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Grand-Est
Nous Autrement : trois coopératives majeures de Bourgogne-Franche-Comté lancent une marque régionale

La marque ombrelle se veut être une vraie démarche, avec des engagements sur une agriculture durable et régionale, pour défendre les filières et les agriculteurs locaux et ne se limitera pas aux produits des trois coopératives et de leur Alliance BFC.

L’Alliance BFC lance sa marque Nous Autrement le 10 janvier. De gauche à droite : Christophe Richardot (directeur général de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC), Clément Tisserand (président de Terre Comtoise et de l’Alliance BFC), Bertrand Combemorel (directeur général de Bourgogne du Sud), Frédéric Moine (directeur général de Terre Comtoise), Lionel Borey (président de Bourgogne du Sud), Didier Lenoir (président de Dijon Céréales).
© Alliance BFC

L’Alliance BFC*, qui regroupe les trois grosses coopératives de Bourgogne-Franche-Comté (Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise) a décidé d’aller plus loin dans la valorisation de ses produits régionaux, avec le lancement d’une marque ombrelle : Nous Autrement.

*L’Alliance BFC c’est 12 000 adhérents, 1 600 collaborateurs, 900 M€ de chiffre d’affaires (groupes consolidés), 51 magasins Gamm Vert dans la région et des activités en grande culture, vigne, machinisme, alimentation et production animale, meunerie, distribution professionnelle et grand public.

Redonner ses lettres de noblesse à l’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté et valoriser les producteurs

« Nous Autrement, c’est plus qu’une marque, c’est une démarche, c'est un engagement à produire, consommer et acheter autrement, en Bourgogne Franche-Comté ! », revendique Clément Tisserand, président de l’Alliance BFC et président de Terre Comtoise, lors de la conférence de presse de lancement en visio le 10 janvier.

Une démarche qui se veut équitable, valorisante, inclusive, positive, et qui fait suite à une volonté du conseil d’administration de l’Alliance BFC au vu de l’évolution du comportement du consommateur. « L’agriculture n’a pas toujours été valorisée comme elle le devrait. La crise sanitaire a pu apporter un peu d’eau à notre moulin avec des consommateurs qui ont redécouvert l’agriculture locale, de proximité. »

Gamm Vert, boulangeries, mais plus tard GMS, voire les collectivités : commercialisation régionale tout azimut

Dans un premier temps, pour des raisons pratiques, les produits sous marque seront commercialisés par les 51 magasins Gamm Vert ainsi que, pour le pain, par les 12 boulangeries du groupe Dijon Céréales (réseaux L'Atelier du Boulanger à Dijon et périphérie et Fournil de l’Aubes’pain en nord Côte-d'Or) ainsi que les 23 boulangeries du groupe Maison Roger (agglomération dijonnaise).

Mais l’Alliance BFC ambitionne d’autres circuits de commercialisation, la GMS en premier lieu, « car la démarche s’adresse à tous les consommateurs de Bourgogne-Franche-Comté. D’ailleurs peut-être viser d’autres types de consommateurs avec les collectivités qui sont demandeuses de produits locaux en quantité. Et pourquoi pas s’élargir un jour au national voir s’exporter ? »

Du végétal à l’animal : appel aux PME locales à rejoindre la démarche

Les produits sous marque Nous Autrement sont issus des coopératives mais aussi des adhérents en circuit local. « Notre marque peut aussi intéresser les PME régionales de l’alimentaire avec lesquelles nous collaborons. Des rendez-vous sont déjà prévus », précise l’Alliance BFC.

Une diversité de secteurs est concernée avec les productions végétales (céréales, oléa-protéagineux, légumineuses) et animales (viandes, œufs), les produits transformés d’alimentation et de terroir (farines, charcuteries, miels, jus…), les produits destinés au jardinage ou encore l’énergie (pellets bois, biogaz issu de la méthanisation). La part pourrait être de 70 % pris par l’alimentaire et 30 % par le non alimentaire, part qui « va sûrement s’inverser avec le dossier énergétique dans les 3 à 5 ans. »

Fruits et légumes : vers la (re)construction de nouvelles filières ?

Sur les fruits et légumes régionaux précisément, Clément Tisserand regrette la disparition de nombreuses filières qui n’avaient pas été assez valorisées. « On espère que la marque participe à relancer des filières intéressantes pour les producteurs et les consommateurs. » En attendant, « avec 200 producteurs fournisseurs des Gamm Vert pour des produits de terroir -comme des pommes de terre -, on pense que 70 à 80 % de notre chiffre d’affaires pourrait être porté par des produits de terroir », estime Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC.

Des valeurs défendues dans un manifeste

Un comité de pilotage anime la démarche et un comité d’agrément sélectionne les produits qui pourront porter le logo. Ils doivent répondre à un cahier des charges correspondant aux valeurs de la marque, valeurs détaillées dans une charte d’engagement et un manifeste.

La charte d’engagement comprend 11 points qui « seront analysés et vérifiés systématiquement », parmi lesquels un engagement à valoriser les filières régionales notamment celles méconnues, à adopter une stratégie RSE, d’une agriculture durable avec une juste rémunération du producteur et une marque qui évolue avec les consommateurs…

Les 11 points d’engagements de la démarche et marque ombrelle Nous Autrement :  1/ Tous producteurs et transformateurs de la région et qui partagent les valeurs (produits locaux, “bonne” agriculture) peut rejoindre la démarche. 2/ S’engager à valoriser les filières régionales (notamment celles méconnues). 3/ Acheter local et contribuer à l’emploi local. 4/ Adopter une agriculture raisonnée et raisonnable. 5/ Une juste rémunération pour le producteur et un partage équitable de la valeur pour l’ensemble des acteurs. 6/ Valoriser les engagements et les valeurs de la marque auprès des entreprises, marques, enseignes partenaires. 7/ Placer le consommateur au cœur de la démarche avec une marque qui évolue et qui échange. 8/ Adopter une stratégie RSE pour une approche durable au sein des trois coopératives, de l’Alliance BFC et de la marque. 9/ Intégrer les dynamiques et labels locaux (lire plus loin). 10/ En lien avec les valeurs de la Coopération Agricole. 11/ Faire rayonner au national et à l’international la qualité des produits.

Pas d’objectif chiffré mais une ambition de se faire connaître et de recruter

Nous Autrement ne se fixe pour le moment pas d’objectifs de volumes ou de chiffre d’affaires, comme le souligne Christophe Richardot. « Le principal objectif est de faire connaître cette marque à la GMS, se faire référencer, et faire savoir la démarche équitable jusqu’au bout, donc éventuellement un surcoût à payer par le consommateur. » Et de lancer un appel aux producteurs et PME à rejoindre la démarche.

Côté communication, le manifeste sera diffusé sous forme de petits flyers dans les magasins. Des encartages dans les champs sont prévus fin janvier, ainsi que des roll-up dans les rayons des Gamm Vert dès à présent avec une montée en puissance qui suivra les références. Un site www.nousautrement.fr est lancé le 12 janvier et les réseaux sociaux avec le #nousautrement seront mobilisés. Christophe Richardot estime à 100 000 € le budget de communication pour cette année de lancement, budget qui sera revu ensuite « surtout si on veut faire de la TV. »

Trop de marques régionales tue le local ? Interrogé sur le foisonnement des marques locales et leur articulation avec Nous Autrement, telles que la marque 100 % Côte d’Or, J’veux du local le goût de ma Saone-et-Loire, association Made in Jura, Christophe Richardot annonce la volonté de l’Alliance BFC ) trouver la bonne construction pour intégrer ces démarches, avec une convergence des efforts notamment sur la communication. « Je pense qu’un produit porteur deux labels donnera deux fois plus envie au consommateur d’acheter. Je ne pense pas que cela le perturbe. »

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